Publié le 29 novembre, 2012
0AFP : Denis Baupin dénonce le sabotage de la parole de la France à Doha par Montebourg
A la veille du lancement du Débat national sur l’énergie, qui vise à définir les moyens pour réduire la dépendance de l’économie française au nucléaire et aux énergies fossiles, Denis Baupin a participé mercredi 28 novembre à un débat sur la transition énergétique organisé à l’initiative de l’Union française de l’électricité, l’organisation patronale du secteur électrique.
A cette occasion, Denis Baupin s’est insurgé contre les déclarations « à contre-courant de la lutte contre le réchauffement climatique » d’Arnaud Montebourg,ministre du Redressement productif, qui lors de ce même colloque a déclaré à propos des gaz de schiste : Nous n’acceptons pas la fracturation hydraulique, mais nous travaillons à imaginer une nouvelle génération de technologies propres qui permettraient d’extraire (les gaz de schiste) sans abîmer (l’environnement, ndlr), franchement quel bon sens!.
En déclarant comme le relate la dépêche AFP ci-dessous: « Je suis scandalisé qu’on sabote à ce point la crédibilité de la France » en plaidant « pour chercher de nouvelles ressources fossiles » émettrices de CO2, alors que même que des négociations climatiques viennent de s’engager à Doha sous l’égide de l’Onu ».
AFP/ Compétitivité et gaz de schiste au menu du débat sur l’énergie
PARIS, 28 nov 2012 (AFP) – La contribution de l’énergie à la compétitivité de l’économie et la recherche de technologies propres pour extraire les gaz de schiste feront partie du débat sur la transition énergétique qui s’ouvre jeudi, a déclaré mercredi le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg.
A la veille de ce débat national organisé par le gouvernement, qui vise à définir les moyens de réduire la dépendance de l’économie française au nucléaire et aux énergies fossiles, M. Montebourg a souligné la nécessité de « concilier performance et compétitivité de l’économie et transition énergétique », soulignant que « ce n’est pas l’un contre l’autre, c’est l’un avec l’autre et l’un grâce à l’autre ».
La France et les autres économies sont « embringuées dans une guerre économique mondiale », et « la bataille pour la compétitivité nécessite que nous ayons en tête que dans les facteurs de coûts de production, il y a aussi le prix de l’énergie », a souligné le ministre, qui s’exprimait lors d’un colloque organisé par l’Union française de l’électricité, l’organisation patronale du secteur électrique.
« Bien sûr, il va falloir qu’on parle des grands choix », a ajouté M. Montebourg, appelant à « respecter les points de vue, écouter la société » et « trouver le point d’équilibre ».
Au sujet des gaz de schiste, il a estimé que le président de la République avait posé un cadre « clair ». « Nous n’acceptons pas la fracturation hydraulique, mais nous travaillons à imaginer une nouvelle génération de technologies propres qui permettraient d’extraire (les gaz de schiste) sans abîmer (l’environnement, ndlr), franchement quel bon sens! », a-t-il lancé.
« Cherchons les conditions dans lesquelles nous pouvons réconcilier les contraires et nous positionner sur ces technologies », a poursuivi M. Montebourg, affirmant également que pour le gaz naturel, qui est la « plus propre » des énergies fossiles, « mieux vaut le produire ici plutôt que l’importer ». « Cette question doit être placée sur la table de la République et du débat national », a-t-il estimé.
Le député écologiste et vice-président de l’Assemblée nationale Denis Baupin, qui intervenait plus tard à ce même colloque, s’est insurgé contre ces déclarations sur les gaz de schiste, qui vont à contre-courant selon lui de la lutte contre le réchauffement climatique.
« Je suis scandalisé qu’on sabote à ce point la crédibilité de la France » en plaidant « pour chercher de nouvelles ressources fossiles » émettrices de CO2, alors que même que des négociations climatiques viennent de s’engager à Doha sous l’égide de l’Onu, a-t-il déclaré.
La patronne du Medef, Laurence Parisot, également invitée par l’UFE, a quant à elle défendu la prise en compte des enjeux de compétitivité dans le débat.
« L’objectif de ce débat c’est de renforcer notre compétitivité, en intégrant la dimension écologique. Si on tombe d’un côté ou de l’autre on ne trouvera pas le bon équilibre », a-t-elle estimé, comme en écho au discours de M. Montebourg.
« On aura besoin de beaucoup de capitaux et toutes les grandes décisions prises depuis quelques temps ne vont pas dans le sens des investissements dans notre pays » en matière de fiscalité, a-t-elle par ailleurs prévenu, critiquant aussi « une hyper-réglementation qui nous ligote à chaque instant et freine les prises de décisions ».
fpo/fz/df