Publié le 26 mars, 2012
0AEDD : Présidentielle : les partis EELV, PS, Modem et Front de gauche débattent des transports
Présidentielle : les partis EELV, PS, Modem et Front de gauche débattent des transports (échos du colloque TDIE)
« Avec l’augmentation du prix du pétrole se pose la question majeure de la mobilité et de ses conséquences territoriales. Il faudra toujours des moyens de déplacement motorisés individuels, mais il faudra aussi une vraie volonté politique d’organiser le transfert modal et l’intermodalité », déclare Denis Baupin, maire-adjoint (EELV) de Paris chargé du développement durable, de l’environnement et du plan climat, et membre du conseil stratégique de l’équipe de campagne d’Eva Joly, à l’occasion du « grand débat transport » organisé par l’association TDIE (Transport développement intermodalité environnemen), mardi 6 mars 2012. En la matière, « afficher un Snit (schéma national des infrastructures de transport) à 300 milliards d’euros, c’est prendre des gens pour des imbéciles, y compris les élus », estime Denis Baupin. À ces côtés, Pierre Serne, en charge des questions relatives au transport dans l’équipe d’Eva Joly, appelle de fait à « hierarchiser » les projets d’infrastructures à réaliser en priorité selon leur « valeur ajoutée sociale et environnementale ».
Le projet de Snit table sur des investissements de l’ordre de 140 milliards d’euros pour financer des infrastructures nouvelles et de 105 milliards pour assurer la maintenance et la régénération des équipements existants, ainsi que le chiffre le Cese (Conseil économique, social et environnemental) dans un avis rendu le 28 février 2012 (AEDD n° 13036).
« LA TAXE POIDS LOURDS EST UN ENJEU IMPORTANT »
« Avec un coût global estimé à 245 milliards d’euros d’ici à 2020, nous sommes dans le cadre d’une vision stratégique qui définit des infrastructures sûrement nécessaires, mais que l’on ne pourra à l’évidence pas financer », affirme également Roland Ries, sénateur-maire (PS) de Strasbourg (Bas-Rhin), en charge des questions relatives au transport dans l’équipe de campagne de François Hollande.
Pour Pierre Serne, les projets financés dans le cadre du Snit doivent donc permettre « un saut quantitatif majeur de l’offre de transport en commun », car la montée des prix de l’énergie « conduira de plus en plus d’usagers à abandonner leur véhicule individuel ». Le conseiller d’Eva Joly estime qu’ « il faut flécher les nouvelles taxes, celle à venir sur les poids lourds et la taxe carbone dont on espère qu’elle verra le jour, vers les transports publics ».
Daniel Garrigue, député de Dordogne et soutien de François Bayrou (Modem), confirme : « La taxe poids lourd est un enjeu très important. » « Mais attention à ne pas mettre la charrue avant les boeufs », car « les péages urbains ou la taxe carbone seront des outils justifiés le jour où l’offre de transport en commun sera suffisante ».
« Il faut également avancer sur la mise en place d’une taxation type péage urbain », ajoute Roland Ries, regrettant à ce sujet qu’ « on se heurte en permanence à l’inertie de la haute administration de l’État qui ne veut rien lâcher ».
« REMETTRE À PLAT LE TOUJOURS PLUS »
Pour Pascale Le Néouannic, conseillère municipale (Parti de gauche) à Anthony (Hauts-de-Seine), « la véritable question à se poser est : quel est l’intérêt social et environnemental de la mobilité ? » Elle appelle à « remettre à plat le ‘toujours plus’ et à interroger l’aménagement du territoire en ce sens ». « C’est pour cela que nous parlons de planification écologique, une planification qui ne se fera d’ailleurs pas sans les citoyens », assure la représentante de Jean-Luc Mélenchon. Le Front de gauche envisage par ailleurs le développement du fret ferroviaire comme « un des chantiers essentiels » de la prochaine législature (AEDD n° 12987).
« La priorité est à donner au développement des transports en commun de proximité, c’est à ce niveau que se joue la question essentielle des émissions de gaz à effet de serre », estime quant à lui Daniel Garrigue.