Publié le 19 mars, 2012
0AFP : Episode prolongé de pollution aux particules en Ile-de-France
PARIS — Les niveaux de particules fines sont particulièrement élevés dans l’air en Ile-de-France depuis lundi et le seuil d’alerte a été dépassé jeudi, a indiqué vendredi Airparif dans un communiqué.
Selon l’organisme de surveillance de la qualité de l’air dans la région, la prévision de l’indice pour la journée de vendredi était de 9 (sur 10), soit une qualité « mauvaise ». L’indice 1 est très bon, l’indice 10 est très mauvais. Les niveaux réels sont connus au lendemain du jour dit, puisqu’il s’agit d’une moyenne sur la journée, selon les indications fournies par Airparif à l’AFP.
L’épisode de pollution pourrait se prolonger samedi, mais avec des niveaux en baisse, avec l’arrivée de perturbations et de la pluie en fin de journée.
La pollution de cette semaine est due aux conditions anticycloniques stables et printanières. « Il y a des émissions de particules, et aussi, sous l’effet des rayons du soleil et des températures, la création de particules à partir de gaz qui réagissent entre eux », a-t-on précisé.
Ces particules fines sont notamment émises par les véhicules, l’industrie, le chauffage, l’agriculture, mais aussi apportées par le vent d’autres régions voire d’autres pays européens.
L’association de surveillance rappelle que les seuils d’information et d’alerte ont été abaissés depuis l’an dernier, et qu' »on n’est pas dans une situation pire que les autres années ». Le seuil d’information est passé de 80 à 50 microgrammes/m3 (sur avis de l’Organisation mondiale de la santé) et le seuil d’alerte de 125 à 80 microgrammes/m3 (sur avis du Conseil supérieur d’hygiène publique de France).
Denis Baupin, adjoint au maire de Paris chargé de l’environnement, s’est étonné dans un communiqué que le préfet de police de Paris n’ait pas pris de « mesures d’urgence » suite à ces pics de pollution.
« Au titre même de la réglementation en vigueur, le dépassement du seuil d’alerte doit conduire le Préfet de Police à mettre en oeuvre des mesures dites +d’urgence+ telles que le contournement de la zone dense pour les camions en transit, l’abaissement de 20 km/h de la vitesse sur les grands axes, l’immobilisation des véhicules administratifs antérieurs à 1998, la circulation alternée », rappelle-t-il.
« Rien de tout cela n’a été décidé et encore moins mis en oeuvre », relève-t-il.
Il note qu’il y a eu « plus de 20 jours de dépassement en 2 mois et demi », et qu' »on se se contente d’inviter les automobilistes à modérer leur vitesse », en demandant aux victimes potentielles « de ne pas s’exposer ».
Il note aussi que selon le bilan annuel « qualité de l’air » d’Airparif, « c’est plus de 25 % de la population francilienne qui est régulièrement exposée à cette pollution extrêmement nocive pour la santé, et dont les études médicales ont montré qu’elle abrège notre espérance de vie de 6 mois et fait plus de 40.000 morts par an en France ».