Publié le 28 janvier, 2011
0Assises de l’énergie : l’Etat à l’écoute des réclamations des collectivités
Le moniteur.fr – Elisabeth Salles, Enerpresse | 27/01/2011
Les 12èmes Assises de l’énergie, du climat et de l’air de Grenoble se sont clôturées jeudi 27 janvier. Pour le directeur de l’énergie et du climat Pierre-Franck Chevet : pour atteindre les objectifs en matière de développement des énergies renouvelables, « rien ne se fera sans les collectivités et les territoires ».
« J’ai noté la demande », a eu plusieurs fois l’occasion de dire Pierre-Franck Chevet, le directeur général de l’Energie et du Climat, lors de la clôture des 12èmes Assises de l’énergie, du climat et de l’air, jeudi 27 janvier. Le panel très prestigieux d’élus rassemblés pour la dernière table ronde, de Michel Delebarre, président de la Communauté Urbaine de Dunkerque à Michel Destot, maire de Grenoble en passant par Denis Baupin, l’élu « Vert » de Paris, avait en effet quelques réclamations à faire valoir sur la politique énergie-climat de la puissance publique. Notamment au niveau des compétences allouées dans ce domaine aux collectivités territoriales et qu’elles voudraient bien sur certains points, voir élargies. Denis Baupin a ainsi demandé « des compétences supplémentaires là où des freins législatifs et réglementaires nous bloquent ». Un exemple : les 200 décrets toujours en préparation de la loi Grenelle 2. « Cela nous importe d’être associés à ces décrets. Il faut donner la capacité aux villes de pouvoir agir », a déclaré l’élu parisien. Pierre-Franck Chevet prend acte de ce besoin de concertation sur les textes, de même que de l’idée, soulevée par les uns et les autres, « d’un besoin de cadrage et d’aides sur la RT 2012 », ce nouveau monument législatif qui, rappelle Michel Destot, concerne 250 millions de mètre s carrés et représente un investissement de 50 milliards d’euros.
Robustesse des filières industrielles
Interpellé aussi, bien évidemment, sur la politique française en matière d’énergies renouvelables, Pierre-Franck Chevet ne nie pas les « difficultés ». Passer de 9 % en 2005 à 23 % en 2020, c’est « doper à grande vitesse des énergies » qui n’avaient pas encore été développées. D’où un réglage à opérer qui est en train de se faire. La capacité éolienne doit être de 19 000 MW en 2020. Elle se développe à raison de 1 000 MW/an. Il faudrait, reconnaît-il, que l’on passe à 1 500 MW par an pour atteindre les objectifs. Mais le débat social est là, qui implique de « renforcer les procédures pour assurer la robustesse du développement ». Ce sujet de la robustesse de « nos filières industrielles » devrait être l’un des thèmes traités lors de la conférence nationale sur l’énergie annoncée par Christine Lagarde et sur laquelle Denis Baupin interpelle également le représentant des Pouvoirs publics, demandant que l’on n’y évoque pas seulement l’offre d’énergie mais aussi la manière d’utiliser celle-ci. « Le travail est en cours pour constituer » cette conférence, indique Pierre-Franck Chevet promettant qu’elle comprendra « plusieurs ateliers » et qu’elle traitera aussi des usages de l’énergie, notamment de l’économie de ces usages.
Enfin, dans le discours final qu’il a prononcé au nom de la ministre de l’Ecologie, empêchée, le directeur de l’énergie et du climat l’a bien affirmé : « pour atteindre nos objectifs, rien ne se fera sans les collectivités et les territoires ». Et c’est bien la reconnaissance du rôle des territoires, rappelle-t-il, qui a motivé lors des discussions du Grenelle la décision de généraliser les plans climats énergie territoriaux aux collectivités de plus de 50 000 habitants ».
FOCUS
Initiées en 1999 par la Communauté Urbaine de Dunkerque, à l’initiative de Michel Delebarre, président de la Communauté Urbaine de Dunkerque et député maire de Dunkerque, les Assises de l’Energie, du Climat et de l’Air sont organisées alternativement avec la Communauté d’Agglomération de Grenoble, représentée par Marc Baietto, maire d’Eybens.
Lancée comme une initiative innovante dans un contexte où la question énergétique était marquée par un désintérêt relatif voire absolu des collectivités locales et où la question climatique était balbutiante, elles sont devenues en quelques années le rendez vous annuel des acteurs de l’énergie.
Elles donnent l’occasion pendant près de trois jours de découvrir, d’apprendre, d’échanger, et débattre sur le rôle et la responsabilité des Collectivités territoriales face aux enjeux énergétiques et climatiques du XXIème siècle.