Climat: l'Académie des Sciences réfute les thèses de Claude Allègre - Denis Baupin

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Publié le 2 novembre, 2010

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Climat: l’Académie des Sciences réfute les thèses de Claude Allègre

Publié le 28/10/2010

L’Académie des Sciences, invitée à trancher la polémique sur l’origine du changement climatique, a réfuté les thèses de Claude Allègre dans un rapport rendu public jeudi où elle réaffirme que la hausse du CO2, liée aux activités humaines, est la cause principale du réchauffement.

L’ancien ministre, le plus médiatique des climato-sceptiques français et membre de l’Académie, a signé le document dans lequel il voit un « compromis ». Pour autant, il a affirmé à l’AFP que sa position n’avait pas « évolué ».

« Je dis toujours la même chose, je dis que le rôle exact du CO2 sur le climat n’est pas démontré », a-t-il déclaré, se félicitant du fait que le texte insiste sur les « incertitudes » en matière de prédictions climatiques.

« Mes positions sont prises en compte complètement, sinon je n’aurais pas signé », a ajouté M. Allègre, qui avait déclenché la polémique avec son livre « L’Imposture climatique », contestant les conclusions des climatologues internationaux sur le lien entre changement climatique et CO2.

Dans ses conclusions, adoptées à l’unanimité, l’Académie des sciences écrit que « plusieurs indicateurs indépendants montrent une augmentation du réchauffement climatique de 1975 à 2003 ».

« Cette augmentation est principalement due à l’augmentation de la concentration du CO2 dans l’atmosphère », poursuit-elle. « L’augmentation de CO2 et, à un moindre degré, des autres gaz à effet de serre, est incontestablement due à l’activité humaine ».

Le rapport a été remis jeudi à la ministre de la Recherche Valérie Pécresse, pour qui « la polémique est close ».

La ministre avait demandé en avril à l’Académie un état des lieux des connaissances sur cette question, après avoir été interpellée par des centaines de climatologues qui s’indignaient des attaques répétées contre certains d’entre eux par l’ex-ministre de l’Education, géochimiste.

Un débat avait été organisé à huis clos le 20 septembre par l’Académie des Sciences. Le rapport se veut « la synthèse » des interventions prononcées alors ainsi que des contributions et commentaires qui l’ont précédé et suivi.

Dans son livre, M. Allègre met violemment en cause les travaux du Giec (Groupe d’experts intergouvernementaux sur le climat, mandatés par l’ONU) et dénonce la mobilisation planétaire autour « d’un mythe sans fondement ».

« Je crois en l’état que, aux teneurs actuelles, l’influence majeure du CO2 sur le climat n’est pas démontrée et, qu’elle est même douteuse », écrit-il, considérant que les nuages ou l’activité solaire ont des impacts plus déterminants.

Présentant les conclusions du rapport, le président de l’Académie, Jean Salençon, a laissé entendre que M. Allègre s’était rallié aux thèses dominantes sur le réchauffement climatique. « Il a le droit d’évoluer », a-t-il commenté.

Le climatologue Jean Jouzel, vice-président du Giec, a vu dans ce rapport « un désaveu des thèses de Claude Allègre ».

« Même si dans ce texte, on fait beaucoup de places aux arguments avancés par les climato-sceptiques, je retiens quand même que le document réaffirme clairement les grandes conclusions du Giec », ajoute-t-il.

Pour l’Académie des Sciences, « l’activité solaire, qui a légèrement décru en moyenne depuis 1975, ne peut être dominante dans le réchauffement observé sur cette période », même si les mécanismes en oeuvre en la matière « ne sont pas encore bien compris », écrit-elle dans son rapport.

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