Publié le 8 juillet, 2010
0Berges de seine : nouvelle étape de reconquête des berges de la Seine
Intervention de Denis Baupin au Conseil de Paris des 8 et 9 juillet 2010
D’abord, Monsieur le Maire, je voudrais dire que je me réjouis, comme les autres orateurs de mon groupe, que la délibération que vous nous proposez aujourd’hui permet de marquer une nouvelle étape de reconquête des berges de la Seine.
Dès 2001, nous avions franchi une première étape, lorsque nous avions réservé aux piétons, aux cyclistes, aux rollers les berges de la Seine pendant un mois, pendant l’été, et que n’avions-nous pas entendu alors !
Que n’avions-nous pas entendu alors de la part des mêmes qui aujourd’hui refusent encore toute avancée ! Heureusement que nous avions alors résisté aux conservateurs et heureusement que nous avions anticipé.
Monsieur LAMOUR, je me permets de vous interpeller. Franchement, quand vous dites qu’il faudrait faire confiance aux actionnaires des constructeurs automobiles pour résoudre les problèmes de pollution de l’air dans Paris, rassurez-moi, vous n’êtes pas sérieux ?! Faire confiance aux actionnaires des constructeurs automobiles, c’est comme si vous nous disiez qu’il fallait faire confiance aux banques pour résoudre la crise financière, faire confiance à Mme BETTENCOURT pour résoudre l’injustice sociale et fiscale !
Non. Les constructeurs automobiles, certes, peuvent évoluer mais ils ne le font jamais que sous la contrainte que nous exerçons et c’est pour cela que nous avons intérêt à ne pas abolir notre propre volonté politique, comme nous l’avons fait depuis maintenant près de 10 ans.
Alors, si nous avons réussi à Paris à réduire la pollution de l’air, à réduire les émissions de gaz à effet de serre, c’est parce que nous avons choisi, et cela a été rappelé par de nombreux orateurs, de repartager l’espace dans Paris. Et si nous avons obtenu ce résultat, c’est parce que la circulation automobile dans Paris a été réduite de 450.000 déplacements en voiture par jour.
Le projet concernant le tronçon dont nous parlons aujourd’hui, est un projet très raisonnable qui vise à peu près 20.000 véhicules par jour. On est sur 1/20e de ce que nous avons réussi à réaliser dans la mandature précédente et nous avons réussi à le faire, pourquoi ? Parce que nous avons mis en place les transports collectifs qui permettaient d’absorber les déplacements. Evidemment, tout le monde a besoin de se déplacer. C’est un million de places supplémentaires de transports collectifs qui ont été mises en place dans la mandature précédente.
Regardez ce qui s’est fait en matière d’offre de métros, en matière d’offre de tramway, en matière d’offre de bus pendant toute cette mandature. Donc il faut poursuivre, et cela a été rappelé dès l’intervention du Maire, que nous avons des marges en matière de renforcement, notamment avec la ligne 1 de métro, avec le R.E.R. A, avec le R.E.R. C.
C’est un rapport quasiment de 1 à 10. Donc, on a réellement de la marge. Peut-être même que l’on aurait pu aller plus loin.
Un de mes regrets aujourd’hui, c’est que l’on soit aujourd’hui dans le cadre du droit tel qu’il est à Paris, obligé quelque part de s’autocensurer.
Ce n’est pas une attaque vis-à-vis des services de la Préfecture de police mais il y a quand même un certain archaïsme à ce que, aujourd’hui, dans la répartition des droits sur la voirie parisienne, l’électeur parisien, lorsqu’il a voté aux dernières élections municipales et qu’il a voté pour un projet de réduction de la circulation automobile, notamment sur les berges, n’ait pas les mêmes compétences que les électeurs de Lyon, de Bordeaux, de Marseille quand ils choisissent de réduire la circulation automobile.
Puisque je dois conclure, je voudrais vous dire, Monsieur le Maire, que, évidemment, nous voterons avec enthousiasme cette délibération. Nous espérons que cette situation du droit pourra se poursuivre, de façon que, réellement, on puisse reconquérir de façon définitive ces berges de la Seine pour la majorité qui en est aujourd’hui exclue : les piétons, les cyclistes, les usagers des transports collectifs. Et répondre à M. LAMOUR que non, ce n’est pas une écologie de contrainte mais qu’au contraire, c’est une écologie de liberté et de qualité de vie.