Publié le 6 juillet, 2010
0Voies sur berges : ce débat est l’occasion de sortir notre système de décision de l’archaïsme
Communiqué de presse de Denis Baupin – 6 juillet 2010
Lors du débat de ce jour au conseil de Paris, les points de clivage entre la majorité municipale et l’opposition ont été clairs : la majorité est favorable à la réduction de la circulation automobile ; l’opposition veut la maintenir. C’est le jeu de la démocratie. Et, en la matière, ces clivages sont d’autant plus pertinents que les électeurs se sont prononcés lors des élections municipales il y a deux ans en choisissant majoritairement une orientation.
Dans toute autre ville, c’est le choix majoritaire qui prévaut… sauf à Paris ! Au regard de notre système institutionnel archaïque, le Préfet de Police dispose de fait d’un droit de véto sur une grande partie de la voirie parisienne. La municipalité parisienne est, de fait, la municipalité de France qui dispose du moins de pouvoir sur sa voirie, et, par conséquent, c’est le vote de l’électeur parisien qui ne se voit pas reconnaître la même valeur que celui de n’importe quelle autre ville.
Or ce matin, à l’occasion du débat sur le projet de reconquête des voies sur berges, les propos du Préfet de Police de Paris n’ont été applaudis que par un groupe : celui de l’opposition municipale. On ne peut mieux montrer que ces propos confirmaient pour le moins un manque d’enthousiasme, voire une volonté de freiner ce projet majeur par la Préfecture de Police.
La situation institutionnelle actuelle, archaïque, qui permet à la Préfecture de Police d’avoir un « droit de veto » sur les projets d’aménagements concernant certaines grandes artères parisiennes, revient à priver les électeurs parisiens de leurs droits légitimes. Si c’est la minorité qui peut censurer la majorité, c’est un déni de droit. Il est plus que temps que Paris se voit reconnu le droit commun. Ce débat en est l’occasion, en mettant à ce point en évidence les lourdes contradictions que cette situation génère.