Publié le 5 septembre, 2007
0LIBERATION : «Delanoë a eu de la chance d’avoir des Verts avec lui»
Dominique Voynet a recueilli 1,57 % des voix à l’élection présidentielle. Ne craignez-vous pas une débâcle municipale en 2008 ?
La question ne se pose pas du tout de la même façon pour ces deux élections. Au niveau national, nous n’avons pas réussi à rendre visible l’utilité du vote écologique. Mais au niveau local, la question de l’utilité du vote vert ne se pose pas.
Je ne suis pas du tout inquiet. En 2008, nous aurons des élus. Les électeurs savent que dans le bilan de l’équipe sortante, la responsabilité des Verts est au moins proportionnelle à leur nombre d’élus. Quand on regarde les dossiers qui ont permis à cette municipalité d’être visible, beaucoup viennent de nous. Nous avons gagné en crédibilité.
Les écolos sont en crise chronique, empêtrés dans les bagarres de courants. Vous n’en avez pas marre d’être Vert ? N’êtes-vous pas tenté de devenir socialiste ?
Sûrement pas ! J’en ai marre de la politique politicienne. Mais c’est une plaie à laquelle aucun parti n’échappe. Regardez les socialistes ! Nous, au moins, on n’a pas publié des bouquins pour taper sur Dominique Voynet et sa campagne. Pendant des années, on a été les seuls à parler d’environnement. On nous riait au nez. Aujourd’hui tout le monde en parle. Nous devons faire la démonstration qu’il faut agir. Et que ceux qui agissent, c’est nous.
Si Dominique Voynet avait fait 5 % et si la gauche avait gagné, vous seriez peut-être aujourd’hui ministre de Ségolène Royal. Vous seriez connu et reconnu. Mais aujourd’hui, c’est Delanoë et lui seul qui tire les marrons du feu écolo. Le tramway, Vélib, c’est lui…
Je ne pense pas que les électeurs seront dupes. Tout ce que propose Delanoë pour demain, l’extension du Tramway et de Vélib, un métro fluvial, c’est dans le plan de déplacement que nous avons défendu. Bertrand Delanoë a eu bien de la chance d’avoir des Verts avec lui pour convaincre ses amis socialistes de la pertinence de ces mesures. Delanoë est peut-être plus sensible à ces questions, mais quand il parle aux socialistes à La Rochelle, il ne les évoque plus. Si vous voulez de l’écologie, il vaut mieux voter pour les écologistes. Pour que les projets ne soient pas affadis et revus à la baisse, il va falloir que nous nous mobilisions. Demain, je pense que nous aurons à Paris une majorité de gauche et d’écologistes.