Publié le 13 février, 2007
0LIBERATION : Metrophérique : objectif 2020
La gauche parisienne persiste et signe. Elle a approuvé hier, sans état d'âme, le projet de Plan de déplacements de Paris (PDP) qui explique, en détail, par quels moyens la circulation automobile dans la capitale pourra être diminuée de 40 % d'ici à 2020. La plupart des « préconisations » et des « recommandations» de ce PDP désignent des actions engageant également l'Etat, la région, ou la RATP. Pour être applicable, il devra en outre faire l'objet d'un nouveau vote après les municipales de 2008. En attendant, hier, l'UMP a voté contre et l'UDF s'est abstenue. Le maire socialiste Bertrand Delanoë, candidat probable à sa propre succession, a indiqué que ce projet s'inscrivait dans la continuité de la politique qu'il conduit depuis 2001 avec son adjoint au transport, le Vert Denis Baupin. Bête noire de l'opposition UMP, ce dernier a eu droit à un hommage «pour le travail courageux qu'il a réalisé avec intelligence et pugnacité».
Mais Delanoë a pris soin d'indiquer qu'il n'était pas insensible aux critiques de certains socialistes, inquiets de l'exaspération persistante de nombreux automobilistes : «Notre document propose d'ici à 2020 des objectifs ambitieux, pour améliorer la mobilité durable, en diversifiant l'offre de déplacements. Il pose un principe clair : toute restriction de la circulation automobile sera compensée par une offre supplémentaire de transports collectifs . »
Initialement programmé à l'automne 2006, le PDP avait été reporté pour de nouvelles concertations qui auront permis de nuancer le projet controversé de fermeture à la circulation de la voie express sur les berges de la Seine. Cette autoroute urbaine ne sera pas «interdite à la circulation automobile» tant que le trafic routier n'aura pu être abaissé «grâce à l'augmentation de l'offre alternative».
L'opposition UMP a qualifié le PDP de «baroud d'honneur d'une politique à bout de souffle» . Delanoë prétend agir pour un développement durable. Il vise à l'horizon 2020 une baisse de 60 % des émissions de gaz à effet de serre et s'étonne qu'on puisse «signer le pacte écologique de Nicolas Hulot et… déclamer les argumentaires de l'Automobile Club, lorsqu'il s'agit de Paris». La capitale est en campagne.
Par Alain AUFFRAY