Publié le 9 septembre, 2008
0L’Express : pour ou contre les péages urbains ?
Denis Baupin: « Appliquer le principe pollueur payeur »
La loi traduisant les engagements du Grenelle de l’environnement pourrait permettre à toutes les villes de France de créer des péages urbains. Denis Baupin, l’un des leaders des Verts, y est favorable.
Que proposez-vous dans le cas de Paris ?
La majorité municipale est opposée au type de péage qui est actuellement en fonction à Londres, qui consiste à taxer les véhicules qui rentrent dans le centre-ville. En revanche, les citoyens circulant à l’intérieur de cette zone ne payent pas. Cet « espace payant » serait mal adapté à la ville de Paris où les principaux problèmes sont les déplacements de banlieue à banlieue. Les Verts proposent donc de rendre payantes les autoroutes d’Ile-de-France, comme c’est déjà le cas pour l’A14. Etant entendu que, pour être pédagogique, cette taxation devrait être proportionnelle au niveau de pollution du véhicule. J’en reviens toujours à l’idée fondamentale de bonus-malus.
Quels sont les avantages de ce système par rapport aux mesures déjà prises telle que le « Velib' » ou les couloirs de bus ?
C’est très simple: le péage génère des revenus importants qui permettent le développement d’un réseau de transports plus efficace. La Direction Régionale de l’Equipement de l’Ile-de-France a évalué que la taxation des autoroutes de la région rapporterait 400 millions d’euro par an.
En Allemagne, certains centres-villes sont carrément interdits aux véhicules les plus polluants…
C’est en effet aussi une solution intéressante. J’ai proposé cette idée lors de ma candidature à la mairie de Paris. L’interdiction progressive des véhicules polluants du centre-ville sur plusieurs années permet d’adresser des signaux aux consommateurs et aux constructeurs. Elle leur laisse le temps de s’adapter avant l’application stricte et formelle de la mesure.
La France vous semble-t-elle en retard par rapport à ses voisins européen ?
La France est un pays de constructeurs automobiles. Les lobby industriels freinent tout ce qui ne va pas dans leurs sens. La société française va payer très cher ce retard, de même que les constructeurs, qui n’ont pas assez développé les voitures propres. Et les premières victimes seront les salariés.