Publié le 12 décembre, 2006
020 MINUTES : La Carte orange va perdre deux zones
L'amendement qu'il doit déposer porterait sur la fusion des zones 6-7-8. Le tarif des cartes mensuelles 1-8 (142,70 e) et 1-7 (129,60 e) serait aligné à celui de la carte 1-6 (116,40 e). Le coût de l'opération pour le Stif serait de 5 millions d'euros. L'idée poursuivie par cette réforme est de réduire les inégalités territoriales en Ile-de-France. « Ceux qui habitent le plus loin de la zone dense et qui bénéficient de fait du réseau de transport le moins dense sont ceux qui paient l'abonnement le plus cher. Il faut en terminer avec ce système injuste », analyse Denis Baupin (Verts). Mais l'élu parisien attend une réforme beaucoup plus profonde. Tout comme Yves Boutry, de l'association Fnaut. « Cette mesure ne doit être qu'une première étape vers une refonte plus importante de la tarification en Ile-de-France. »
L'idée d'une tarification en fonction des bassins de déplacement est en train de prendre de l'ampleur. « Il faut aller vers un zonage autour des bassins de vie adaptés aux modes de déplacement d'aujourd'hui. Les tarifs en seraient plus justes », explique Denis Baupin. « Il y aurait une zone pour le bassin de Marne-la-Vallée, une autre pour celui de Cergy, une autre pour Roissy… », poursuit Alain Amédro (Verts). « Cette méthode, appelée “en nid d'abeille”, favorise les déplacements dans une même zone », ajoute Yves Boutry. Les élus attendent désormais des études plus poussées pour avancer sur ce dossier.
Mickaël Bosredon
Métros, bus, tramways : la banlieue sera le chantier prioritaire
Des projets qui vont enfin sortir de terre. Le Stif, qui vote son budget demain, devrait adopter le lancement en 2007 de onze projets dans les cartons depuis plusieurs mois. Parmi eux, cinq chantiers de tramway et un de bus nouvelle génération. Présentation :
Le prolongement du tramway T1 vers Asnières-Genevilliers Il consiste en 4,9 km de nouvelles voies, et dix nouvelles stations. Il s'inscrit dans la perspective d'un « Grand tram, future rocade en tramway autour de Paris ». Ce projet permettra de faire correspondre cette ligne avec les RER C et D, et la ligne 13 du métro. Coût de l'opération : 150 millions d'euros. Livraison prévue en 2011.
Le prolongement du tramway T2 au Pont de Bezons C'est aussi un élément du futur grand tram. Long de 4,2 km, il sera composé de sept stations. Le coût de l'infrastructure s'élève à 223,4 millions d'euros. Livraison en 2011.
Tramway Châtillon-Vélizy-Viroflay Il s'agit d'une ligne de tramway sur pneus, qui permettra de connecter des grands pôles régionaux tels que Vélizy à la ligne 13 du métro ou au RER C. La ligne s'étend sur 14 km, dont 1,6 km en souterrain. Coût : 391, 83 millions d'euros. Livraison entre 2010 et 2012.
Tramway Villejuif-Athis-Mons L'objectif est de mieux desservir la zone d'Orly-Rungis (60 000 emplois). Cette ligne s'étend sur 11,2 km, et comporte dix-huit stations. Coût : 287,1 millions d'euros. Mise en service prévue en 2012.
Tramway Athis-Mons-Juvisy-sur-Orge Il s'agit du prolongement du précédent, et permettra de relier le Val-de-Marne à l'Essonne. Le coût est estimé entre 120 et 130 millions d'euros.
Transport en site propre Pompadour-Sucy-Bonneuil Annoncé à 24 km/h, ce bus nouvelle génération en site propre roulera presque deux fois plus vite que les bus actuels. Cette nouvelle ligne de 6,5 km comporte neuf stations. Coût : 83,81 millions d'euros. Mise en service en 2010.
Diversifier les sources de financement
Avec 23 % d'augmentation, la part des collectivités locales au budget du Stif bondit cette année. Serge Méry (PS), vice-président en charge des Transports, prévient déjà qu'« il va falloir trouver d'autres sources de financement, comme l'augmentation du versement transport (la taxe sur les entreprises) ou la cession de foncier appartenant au Stif ».
Augmenter les taux du versement transport de 0,1 point permettrait d'engranger 200 millions d'euros supplémentaires par an. Mais Roger Karoutchi, leader de l'UMP à la région, rappelle qu'« en deux ans la région a déjà augmenté de 60 % sa part sur la taxe professionnelle, soit 200 millions d'euros de plus qu'en 2005. Cela suffit, non ? »
L'idée « d'appliquer le principe pollueur-payeur », comme le plaide Denis Baupin (Verts), adjoint au maire de Paris en charge des Transports, fait aussi son chemin. Le projet de péage urbain aux portes de Paris a été relancé dans ce sens. « On pourrait aussi augmenter le prélèvement sur la TIPP », suggère Denis Baupin. L'association d'usagers Fnaut plaide, elle, pour « récupérer le produit des amendes de stationnement ».
Autres pistes : le retour dans le giron de la région de la taxe sur les bureaux, le Farif, comme l'évoque Alain Amedro (Verts), président de la commission Investissement au Stif. Roger Karoutchi remarque qu'une « rationalisation des dépenses de la RATP et de la SNCF » serait un bon début. « Une gestion unique des RER permettrait de réaliser des économies lourdes. »
M. Bosredon
Un plan pour relancer les parcs relais aux abords des trains
Un schéma directeur des parcs relais pour relancer leur attractivité. Le Stif estime qu'il agissait trop « au coup par coup » dans ce domaine et veut lancer un véritable plan pour créer un « produit » parc relais. Les voyageurs disposent actuellement de 105 000 places de parking, aux abords des différentes gares RER et Transilien de la région. Ils peuvent y laisser leur voiture pour prendre les transports en commun. Le Stif entend « planifier des investissements pour compléter, réhabiliter ou mettre à niveau les capacités à l'échelle des lignes ou des bassins. » Coût prévisionnel de l'opération : 130 millions d'euros sur dix ans.
« Les parcs relais fonctionnent très bien en province », remarque Yves Boutry, de l'association d'usagers Fnaut. « La grande couronne en a davantage besoin, car c'est là que tout se joue. Ce qu'il faut, c'est éviter d'entrer en voiture dans la zone dense. » Pour lui, les parkings aux portes de la capitale doivent servir « majoritairement aux provinciaux en visite à Paris ».
M. B.
Du renfort pour le RER A
Parmi les mesures nouvelles en 2007, figure le renforcement de la ligne A du RER. Notamment les branches de Cergy et Marne-la-Vallée, ainsi que celles de Saint-Germain-en-Laye et de Boissy-Saint-Léger. « Certaines branches ne bénéficient que de la moitié de la desserte », rappelle-t-on au Stif. Ainsi la fréquence des trains à Cergy doit passer de vingt à dix minutes en heures creuses, à partir de décembre 2007. Conséquence : à Châtelet, le trafic augmentera aussi, pour passer à trois minutes au lieu de cinq. Le Stif reconnaît que « l'exploitation en sera plus tendue ». Et qu'il « ne faudrait pas que cette amélioration se fasse au détriment de la régularité ».